Olivier Bertrand : sculpter la matière jusqu’à lui insuffler la vie
Olivier Bertrand : sculpter la matière jusqu’à lui insuffler la vie
26 juillet 2025
Olivier Bertrand : sculpter la matière jusqu’à lui insuffler la vie
Olivier Bertrand développe une œuvre singulière, puissante et sensible, où la matière devient le prolongement du geste. À travers ses sculptures, il interroge la mémoire du corps, la trace du mouvement, la tension entre fragilité et permanence. Son univers sculptural, né du carton, s’enrichit aujourd’hui d’un nouveau souffle : celui du bronze.

Le carton comme matière vivante
Depuis plusieurs années, Olivier Bertrand travaille le carton comme d’autres travaillent l’argile ou le bois. Il le découpe, le plie, le sculpte avec précision et liberté. Il sculpte la matière jusqu’à lui insuffler la vie. Ce matériau pauvre, souvent perçu comme provisoire, devient entre ses mains une matrice d’émotion et d’énergie. Chaque pli, chaque tension, chaque imperfection raconte une histoire. Les formes qui naissent de ce processus sont denses, expressives, habitées. Le carton devient sculpture, sans artifice, dans toute sa vérité.

Un langage sculptural entre tension et émotion
Le travail d’Olivier Bertrand puise dans une esthétique brute, dépouillée, qui laisse toute la place à l’émotion. Ses figures évoquent des présences fortes, souvent silencieuses, entre force contenue et fragilité assumée. Inspirées par l’univers du guerrier, de la mémoire ou du sacré, ses œuvres parlent d’équilibre, de résistance, de dignité. Olivier Bertrand ne cherche pas à reproduire, mais à transmettre. À travers la matière, il capte un souffle, une tension intérieure. Son art est une forme d’évidence silencieuse, un langage instinctif et immédiat.

Du carton au bronze : la mémoire du geste
La rencontre entre le travail d’Olivier Bertrand et le bronze ouvre une nouvelle dimension. Sans trahir l’origine du geste, le bronze vient prolonger l’intention initiale. Chaque œuvre conserve les empreintes du carton : ses reliefs, ses creux, ses vibrations. Le passage au métal noble ne lisse rien. Au contraire, il fige l’intensité du geste et la rend éternelle. Le fragile devient durable, le provisoire devient pérenne.
Cette transition marque un tournant. Elle permet à Olivier Bertrand d’ancrer son travail dans une matière intemporelle, tout en conservant la force expressive de l’instant. Le bronze devient ici un outil de mémoire, un lien entre le vivant et l’immuable.

Trois premières œuvres incarnent ce passage avec force : Akechi, Madoka et Miyamoto. Issues d’un univers intérieur fort, ces figures sculptées conservent la tension du carton, tout en révélant une nouvelle dimension dans le bronze. Elles marquent une étape importante dans le parcours de l’artiste — et annoncent déjà de futures métamorphoses.
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