Romain Langlois - La matière organique devient lumière

Romain Langlois - La matière organique devient lumière.

Romain Langlois sculpte ce que la nature a de plus brut, pour en révéler la force cachée. Dans ses œuvres, le bois, la roche ou le minéral se fissurent, se soulèvent, se transforment. La matière organique, qu’il ne cherche jamais à dompter, devient le vecteur d’une lumière intérieure, celle du temps, du vivant, du silence. Le bronze, chez lui, prolonge ce mystère, figé dans une beauté inattendue.

L’exploration sensible de la matière

Depuis ses débuts, Romain Langlois travaille avec les matériaux de la nature : troncs d’arbres, pierres, racines, éléments bruts. Il ne les transforme pas, il les accompagne. Par le geste sculptural, il révèle ce que ces matières contiennent déjà : une tension, une mémoire, un mouvement invisible. Chaque œuvre semble surgir d’un monde souterrain, comme une poussée vitale ou une faille ouverte.

Chez Romain Langlois, la matière est vivante, elle parle. Elle ne devient jamais décorative, mais expressive. Elle raconte l’érosion, la lenteur des âges, le rythme d’un monde que nous ne percevons plus.

Un langage entre nature et abstraction

Le travail de Romain Langlois est un équilibre subtil entre observation scientifique et rêverie organique. Ses sculptures ressemblent autant à des fragments de paysages qu’à des organismes en mutation. Elles évoquent des os, des météorites, des veines de quartz, des écorces fendues… mais ne se limitent à aucune forme reconnaissable.

Son geste est précis, presque chirurgical, et pourtant profondément poétique. Il ne cherche pas à imposer une lecture, mais à ouvrir un champ de perception. Regarder une œuvre de Romain Langlois, c’est plonger dans un espace entre la matière et le souffle, entre la pesanteur et la lumière.

Le bronze comme révélateur de transformation

Le passage au bronze n’est pas une simple technique chez Romain Langlois : c’est un acte de métamorphose. En conservant chaque détail des matières première. Le bronze fige ce qui était en mouvement. Il permet à la matière de devenir lumière, d’émaner une présence intemporelle.

Dans ses œuvres en bronze, les formes semblent éclater, se fracturer ou s’ouvrir sur un cœur inattendu. Certaines révèlent des creux brillants, comme des blessures précieuses ; d’autres fusionnent le brut et le poli dans un même élan. Le bronze devient alors un espace de tension, entre l’intérieur et l’extérieur, entre ce qui est montré et ce qui est caché.

Des œuvres comme Chronos, Hyakutake ou La Belle Endormie incarnent cette démarche. Elles témoignent d’un regard rare, à la fois ancré dans la matière et tendu vers l’invisible.

Romain Langlois ne façonne pas la nature : il la prolonge. Et dans cette continuité, la matière devient lumière.